PROTESTATION

Victor Martin (président de MOTOCAT)

et ses amis étaient déguisés en bagnards lors d’un défilé précédent le trial d’Arinsal

La pratique du trial est bien difficile à cause des interdits toujours croissants. Nos amis espagnols ne sont pas mieux lotis que nous, loin de là. Pour protester, Victor Martin (président de MOTOCAT) et ses amis étaient déguisés en bagnards lors d’un défilé précédent le trial d’Arinsal. Sur leurs poitrines un écriteau : en Andorre nous sommes des sportifs, en Espagne des délinquants. En plus de cette action il nous transmet le message ci-dessous :

Un défilé a été organisé pendant les 2 jours d’Arinsal (Andorre) sous la forme d’un concours de déguisement. Nous avons gagné le concours et pourtant cela m’a bien plus attristé qu’il ne faudrait. Je m’explique :

Nous vivons dans une société où une catégorie de citoyens se sent marginalisée. Ces citoyens se sentent délinquants dans leur pays pour pratiquer un sport qui les passionne. Ces citoyens sont les trialistes. Pourtant en Andorre, avec une juste régulation, du consensus, et surtout du bon sens, il est possible de pratiquer le trial.

Une interzone de près de 50 kms à travers les Pyrénées en traversant des stations de ski et quelques endroits de rêve. De très jeunes pilotes, qui, accompagnés de leurs parents, ont pu jouir de la nature tout en apprenant à la respecter.

Tout ceci est actuellement impensable en Espagne car cela est 100% défendu. Celui qui commet un délit écologique s’expose à des sanctions graves pouvant même le mener en prison.

Dans ce défilé nous avons aussi voulu représenter notre police, qui, bien entendu, ne fait qu’obéir aux ordres. Cela dit, si elle n’était pas si intransigeante tout serait plus facile.

Nous nous posons beaucoup de questions : est-ce que les hommes politiques, les écologistes et les administrations en Andorre sont si différents par rapport à l’Espagne ??? Tout cela me rend très jaloux des andorrans, mais comme ils sont mes amis, je suis content pour eux.

Cependant je ne peux contenir cette rage, rage de ne pouvoir mettre suffisamment de moyens pour que nous soyons un groupe, certes minoritaire, mais libre de pratiquer son sport favori. Je conclurai en réitérant les propos tenus il y a quatre ans lorsque nous avions fondé MOTOCAT :

Nous ne sommes ni une publication, ni un site Internet, ni une plate-forme citoyenne,… simplement un MOTO CLUB D'AMIS TRIALISTES avec une solide revendication. Nous voulons que nos actions servent d’impulsions afin que le trial soit aussi banal et normal que les autres sports. Qu’au minimum le trial puisse avoir la reconnaissance qu’il mérite au regard des nombreux succès qu’il a apporté au pays (l’Espagne).

Nous voulons que les trialistes puissent trouver des conditions de pratique telles qu’ils puissent oublier ce sentiment de "minorité tribale" si caractéristique de notre collectif. Nous voulons oublier ce sentiment qui, par ignorance, nous a conduits à être méprisés ou ignorés de façon permanente

Notre souhait est de contribuer à l’élaboration d’un projet ouvert à tous les amoureux du trial tout en apportant notre soutien à d’autres moto clubs ou pour n'importe quelle initiative de groupe.

Oui, nous savons qu'un dur travail nous attend si nous voulons redorer le blason du TRIAL. Fort heureusement nous sommes aidés par des qualités propres au trialiste : la sérénité face à l’obstacle, le sens de l’équilibre et l’abnégation. D’autres sports tout aussi confidentiels y sont arrivés, alors pourquoi pas nous ? Il se peut que nous soyons quelque peu utopiques voir même ingénus, mais nos envies sont animées d’une énorme. Il se peut que la tâche soit longue... mais quelqu'un devait la commencer.

Trialistes, amateurs, sportifs, amis, constructeurs, distributeurs, magasins, ateliers, moto clubs... voilà ce qu’est MOTOCAT. Bienvenus!

Beaucoup de "zéro" à tous.

Víctor Martin